» Laureline GALLIOT
Laureline GALLIOT

Influencée par sa pratique intuitive, compulsive, tactile de la peinture sur Ipad, Laureline Galliot explore les nouvelles formes de picturalités offertes par les logiciels de peinture et de sculpture virtuelles découverts notamment lors d’une expérience au Disney Research Lab (Pittsburgh, USA) en 2012. Combinés à une imprimante 3D, ces outils numériques lui permettent de produire des objets directement peints en trois dimensions donnant naissance à une nouvelle forme de « chalkware » (artisanat du plâtre). Son travail de designer est ainsi une exploration sensible et expérimentale des potentialités de la conception numérique directe, unifiant couleurs, structure et usage dans un même geste. 

http://www.laurelinegalliot.com/

Un Projet : Digital crafts – painterly products (2012-2020)

D’abord concernée par l’absence de couleurs dans les formes produites en design industriel, Laureline Galliot s’est ensuite intéressée à l’impact des outils de sculpture numérique sur la créativité des designers. La génétique des formes qui nous entourent, constituée principalement d’objets produits en masse, éduque notre regard à une esthétique standardisée. Les objets issus de l’industrie sont comme calibrés, souvent passés au filtre de règles géométriques afin d’être reproduits plus vite pour la production de masse. De ce fait, ils dessinent un visage de ce qu’on associe à la performance technique : la qualité, le progrès.

Remettre au centre la couleur dans le domaine du design est d’abord un moyen de se reconnecter au geste, à l’organique, à la singularité. À l’image des peintres fauvistes, dont on lit la chorégraphie de touches sur la toile, Laureline Galliot se sert des couleurs pour distinguer chacun de ses gestes sculptant la lumière à même l‘écran. Un dispositif de réalité virtuelle (casque et joystick) lui permet une interaction plus riche, son corps étant comme projeté dans l’espace virtuel. La couleur y est un matériau à part entière qu’elle dépose en 3 dimensions ; le corps de l’objet et son décor ne font plus qu’un, puisqu’ils sont générés simultanément tordant le cou au paradigme « la couleur comme finition » si présent dans le design.